Memory, recorded and revisited is at the core of my work. 
What do we remember, what slips away, what do we retain, what do we revisit and re-tell. 
When I moved to NYC in 2006, the city was still recovering from 9/11.  I was in Paris when it happened, I remember my day watching the news, glued to the tv, to the radio, emailing all my friends and relatives living in NYC, my evening,  stunned by the news, celebrating quietly my birthday with my dad.  I witnessed it from far, crushed like many, like I was there, like I belonged to the city already.
When I came to live in New York, I knew that this particular day somehow was a large piece of identity of this city. And to understand it, I had to know about it from people who were there.  Then I asked around : Were you here in NYC on 9/11 ? Where exactly ? Would you talk about it ? 

Most people would not want to speak about it, or had very little to say, from a personal perspective.  Just a few details, the papers flying, the odor, the dust, the atmosphere, but they would not recall their journey on that day. It was a deep trauma many wanted to bury with the rest, to recover, to let the city, themselves rise again. 
I didn’t want to know about the epic or tragic stories I’ve read already in the news, I wanted to listen to the unheard voices, maybe to the people who could have been me on that day: the artist visiting from Europe, the story teller who settled in this city, the mother to be. 
Three women accepted to share their personal stories with me. They may not be the most spectacular stories about 9/11, the most heroic or tragic, though they showed me the deep imprint it had on them, and how it definitely changed their lives and connections to that city and its community, and so to my perception of it. 

The process was always the same : meeting and discussing where they were when it happened, and meeting again on the re-construction site. Recording their memories, their impressions, their perceptions, their path though it.
I chose to tell the personal stories of those 3 women, 3 witnesses, a tourist, a journalist, a mother to be, to draw and remember that particular day, and make me feel belong a bit more to that city I love, to that skyline I watch everyday from my own windows today.
La mémoire, enregistrée et revisitée, est au cœur de mon travail.
Que retenons-nous, que laissons-nous s’échapper, que préservons-nous, que revisitons-nous et racontons-nous à nouveau ?
Lorsque j’ai déménagé à New York en 2006, la ville se remettait encore du 11 septembre. J’étais à Paris quand cela s’est produit. Je me souviens de ma journée à regarder les informations, rivée à la télévision, à la radio, envoyant des e-mails à tous mes amis et proches vivant à New York. De ma soirée, abasourdie par la nouvelle, célébrant en silence mon anniversaire avec mon père. Je l’ai vécu de loin, sidérée comme tant d’autres, comme si j’y étais, comme si j’appartenais déjà à cette ville.
En venant vivre à New York, je savais que cette journée particulière faisait partie intégrante de l’identité de la ville. Et pour la comprendre, je devais l’appréhender à travers ceux qui l’avaient vécue. Alors, j’ai posé la question autour de moi : Étiez-vous à New York le 11 septembre ? Où exactement ? Accepteriez-vous d’en parler ?
La plupart des gens ne souhaitaient pas en parler ou avaient très peu à dire, d’un point de vue personnel. Juste quelques détails : les papiers volant dans les airs, l’odeur, la poussière, l’atmosphère… mais ils ne se souvenaient pas de leur propre parcours ce jour-là. C’était un traumatisme profond que beaucoup préféraient enfouir avec le reste, pour se reconstruire, pour permettre à la ville, et à eux-mêmes, de se relever.
Je ne voulais pas entendre les récits épiques ou tragiques déjà lus dans les journaux. Je voulais écouter les voix méconnues, peut-être celles de personnes qui auraient pu être moi ce jour-là : l’artiste en visite d’Europe, le conteur qui s’est installé ici, la future mère.
Trois femmes ont accepté de partager avec moi leur histoire personnelle. Ce ne sont peut-être pas les récits les plus spectaculaires sur le 11 septembre, ni les plus héroïques ou tragiques, mais elles m’ont montré l’empreinte profonde que cet événement avait laissée sur elles et comment il avait changé leur vie et leur lien avec cette ville et sa communauté – et donc, ma propre perception de celle-ci.
Le processus était toujours le même : se rencontrer et discuter de l’endroit où elles se trouvaient ce jour-là, puis se retrouver sur le site en reconstruction.
Enregistrer leurs souvenirs, leurs impressions, leurs perceptions, leur cheminement à travers cet événement.
J’ai choisi de raconter les histoires personnelles de ces trois femmes, trois témoins – une touriste, une journaliste, une future mère – pour dessiner et raviver la mémoire de cette journée particulière, et ainsi me sentir un peu plus appartenir à cette ville que j’aime, à cette skyline que j’observe chaque jour depuis mes propres fenêtres.
bettina

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pia

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susan and samatha

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